Je rencontre Élodie lors d’une présentation de bilan de compétences.

Commerciale dans une société d’assurance, elle parcourt la France. Hyperactive, elle ne ménage pas ses efforts, fait face à la surcharge de travail, se bat pour des projets parfois loin de ses valeurs, mais trouve peu de reconnaissance de sa hiérarchie. Peu à peu, malgré des signes précurseurs (fatigue extrême, angoisse, difficulté à penser…) elle sombre physiquement et psychologiquement : elle se sent incapable de bouger et d’effectuer des tâches routinières, elle ressent un grand vide intérieur. Son médecin lui prescrit un premier arrêt de travail d’un mois, qui sera renouvelé plusieurs fois…

D’où vient ce terme « burn-out » ?

Depuis quelques années, on entend de plus en plus l’expression « burn-out », dans le monde du travail.
Cet anglicisme, qui semble être rentré dans le langage courant, évoque le syndrome d’épuisement professionnel, mais cela n’est pas récent.

Le psychiatre américain J. Freudenberger, décrivait en 1974 cet état : « Sous la tension produite par la vie, les ressources internes d’une personne en viennent à se consumer comme l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ». Aujourd’hui, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ne le considère pas comme maladie professionnelle, et le présente « comme un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès », un sentiment d’épuisement, bien souvent sous-estimé.
Et le phénomène prend de l’ampleur en France et dans le monde.

Quelques données chiffrées OCM (*) : selon l’Institut de veille sanitaire, 480 000 personnes en France seraient en détresse psychologique au travail et le burn-out en concernerait 7%, soit 30 000. Une étude du cabinet Technologia révèle un chiffre bien plus inquiétant : 3,2 millions d’employés, c’est-à-dire 12% de la population active, présenteraient un “risque de burn-out”.

Comment rebondir après un arrêt de travail de 6 mois (ou plus) ?

Tout d’abord, se faire accompagner par un psychiatre/psychologue ; spécialiste du burn-out, il vous aide à pointer les mécanismes psychologiques qui ont provoqué l’apparition de cet état, et comment les surmonter à partir d’une thérapie. Et bien souvent, lorsque la personne a retrouvé son énergie et sa créativité, le thérapeute conseille de faire un bilan de compétences.
Le bilan de compétences permet de réfléchir à son avenir professionnel, de se projeter dans des nouveaux univers (et pourquoi pas ?), de changer sa vision des choses et surtout d’être guidé par un professionnel, consultant/coach sur ce chemin de transition. Au-delà de l’identification des compétences (savoir-faire, savoirs, aptitudes), les savoir être, aussi appelés « soft skills » (autre anglicisme !) vont être mis en valeur. Les tests proposés lors de l’accompagnement, sur les types de personnalité, les modes de fonctionnement, les centres d’intérêts vont compléter la réflexion et permettre de :

  • Clarifier et hiérarchiser ses aspirations (motivations et priorités),
  • Étudier la viabilité de ses souhaits, les éclaircir si besoin,
  • Identifier et évaluer les possibilités de repositionnements professionnels, d’évolution, s’ouvrir si besoin à d’autres possibilités,
  • Valider un ou plusieurs projets professionnels et définir des plans d’actions.

Le burn-out peut être perçu comme une opportunité, une rupture avec une vie qui ne nous convient plus. On a parfois besoin d’être au pied du mur pour oser se lancer, imaginer et faire quelque chose qui nous passionne.

Changer de vie, se réaliser et s’accomplir. Il n’y a pas de fatalité.

Après 2 ans d’arrêt et un bilan de compétences, Élodie a rebondit, elle a entrepris des études en sophrologie, et s’est installée comme Praticienne.

Et vous ?

(*) OCM : Article de l’Observatoire de la Compétences Métier