Aujourd’hui j’aimerais vous raconter comment j’ai attendu trois ans avant de faire un bilan de compétences. Comme je suis aujourd’hui conseillère en évolution professionnelle cela peut faire sourire, mais à l’époque je travaillais depuis douze ans à la gestion de contrat dans une compagnie d’assurances.

Après plusieurs mutations internes au gré des postes en vacances, je me sentais coincée et j’avais perdu confiance en moi. La RH que j’avais consultée avait évoqué de faire un bilan de compétences mais je n’osais pas me lancer.

Tout d’abord, j’avais peur.

Après plusieurs mutations décevantes vécues comme des échecs, je me dévalorisais. Ce manque de confiance en moi me faisais craindre tout jugement et surtout le pire d’entre eux, celui qui est incontestable car issu d’une mesure / d’un test. Je craignais le bilan de compétences car je le confondais avec une évaluation des compétences de type scolaire. Or il s’agit bien d’un bilan dans le sens où le bénéficiaire est amené à examiner, trier et reconnaitre ses compétences.

L’objectif étant de faire émerger ses forces mais aussi ses envies et ses possibilités… Le bilan de compétences n’est pas un jugement, au contraire il est conçu pour accompagner le participant de la façon la plus neutre possible. A ce titre il utilise des tests dans lesquels toutes les réponses sont correctes ! Il ne s’agit pas d’évaluer le bénéficiaire, mais de lui permettre de mieux se connaitre afin qu’il puisse trouver un projet professionnel qui lui ressemble.

Ma deuxième crainte concernait le délai. J’imaginais que j’allais déposer un dossier, qu’il devrait être validé par la RH, par mon chef, qu’une commission devrait se prononcer, etc. Bref, obtenir l’accord n’était pas certain et ça prendrait au moins six mois… Et à l’époque (en 2015) c’était le cas. Maintenant, les bilans de compétences font partie des formations disponibles sur le site www.moncompteformation.gouv.fr et finançable via le CPF : si on est salarié d’une entreprise privée, c’est très facile et très rapide. C’est même l’affaire de 15 jours avant que le bilan ne commence (dont 11 jours de délais de rétractation). Et Il n’est nécessaire d’impliquer l’entreprise que si vous souhaitez que le bilan de compétences se fasse pendant votre temps de travail. Si c’est le cas, où si vous êtes un agent de la fonction publique, alors obtenir la validation du dossier prend encore un peu de temps.

Si je témoigne aujourd’hui de cette peur qui m’a fait longtemps hésiter, c’est qu’à ce moment-là de ma carrière, le bilan de compétences était ce dont j’avais vraiment besoin. Cela m’a permis de trouver une voie que je ne m’étais jamais autorisée. Aujourd’hui je suis psychologue et je me sens bien dans mon travail. Mon principal regret est de ne pas avoir fait ce bilan de compétences beaucoup plus tôt.

Nathalie W / Psychologue – Conseillère en bilan de compétences pour APERTIS Conseil.